Une école née dans l’harmonie
C’est le 4 octobre 1945, au lendemain du deuxième conflit mondial que naît la première « société musicale » municipale d’Aurillac. La municipalité de l’époque, sous la présidence du maire Jean Chanal, reprend l’ancienne «Philharmonique» fondée en 1905, certains de ses musiciens et son matériel.
Les sociétés musicales
En ce mois d’octobre 1945, c’est une longue page de l’histoire musicale d’Aurillac qui se tourne, une histoire entrouverte en 1836 par la volonté d’un aurillacois : Pierre Crémont. Ce dernier, de retour dans sa ville, va mettre son talent musical au service d’une jeune association dénommée « Les amis de l’art musical ». Le premier groupe musical légalement constitué est fondé. Il ne tardera pas à prendre le nom de « Société Philharmonique d’Aurillac » puis d’ «Orphéon d’Aurillac». Après maintes péripéties et le décès de Pierre Crémont en 1846, l’enthousiasme va s’estomper et la société tomber dans l’oubli.
En 1889, une nouvelle société musicale est fondée sous le nom de « Fanfare municipale d’Aurillac » mais cette dernière ne perdurera que cinq ans. Pendant quinze ans, les aurillacois vivront au rythme des concerts donnés par les musiciens du 139ème régiment d’infanterie, le plus souvent au kiosque du Gravier.
C’est en 1905 que M. Corroyez, chef de la musique militaire du régiment, va prendre l’initiative de créer une nouvelle société autour d’anciens de la « fanfare » et de musiciens du régiment aurillacois dont Claude Robin, tambour major.
Ce dernier va diriger la « Société Philharmonique d’Aurillac » plus couramment appelé « La Philar » dès son premier concert à Pâques 1905.
Si bons et mauvais jours vont se succéder dans les années qui suivirent, la société va survivre aux deux conflits mondiaux jusqu’à ce 4 octobre 1945. La commune entre en jeu.
En 1947, sous la houlette de Claude Robin, la Philharmonique prend le nom d’Harmonie municipale d’Aurillac. Le premier concert a lieu le 18 janvier 1947.
Une école nécessaire
Depuis 1905, il faut former régulièrement des musiciens pour maintenir le niveau des formations. Les responsables qui se succèdent vont progressivement mettre en place un espace de formation. D’abord embryonnaire, cette « école » va se structurer au fil des ans. En janvier 1945, un document officiel atteste d’une demande de création d’une école de musique.
Cet espace de formation a trouvé place en différents lieux de la cité. On a trace de lui dans des locaux de fortune sous le toit de l’Hôtel de Ville en 1952, puis dans la rue de la Coste.
En février 1962, l’école acquiert un statut officiel sous la direction de M. Hygounenc. Elle déménage au bâtiment de l’horloge situé place de la Paix. En 1967, un département de danse classique est ajouté. Ce dernier sera complété en 1999 par la création de cours de danse contemporaine.
Au rayon archives, le numéro 2 du bulletin municipal publié en 1968 annonce un effectif de 223 élèves répartis dans des classes de solfège et d’instruments comme le piano, le violon, le violoncelle, la flûte, le hautbois, le saxo, la clarinette, la trompette, le cor baryton, le trombone basse et la cabrette. Ce même bulletin municipal, en date de 1986, avance le chiffre de 732 élèves et de 25 professeurs. Aujourd’hui, le conservatoire compte environ 600 élèves, 30 professeurs et une équipe administrative et technique.
Vers un conservatoire
De 1920 à 1948, plusieurs directeurs vont se succéder à la tête de l’école de musique.
De 1948 à 1950 : Laurent Labessede
De septembre 1950 à 1966 : Édouard Hygounenc
De 1966 à 1983 : Paul Vidal
De 1983 à 1990 : Denise Montoya
Se succéderont ensuite Patrice Couineau, Marie Thérèse Vigier (intérim) Yann Tendéro et à ce jour, Patrice Soulié.
En 1993, l’école de musique rejoint le nouveau centre culturel Pierre Mendès France. En 1994, elle est labellisée École Nationale de Musique et de danse puis Conservatoire à Rayonnement Départemental en 2006.
Des formations associées
Différentes formations musicales sont aujourd’hui liées au fonctionnement du conservatoire
A l’origine de l’histoire, l’Harmonie Municipale qui est toujours présente mais il faut aujourd’hui distinguer deux choses : l’association « Harmonie d’Aurillac » d’une part, présidée par Jean-Michel Frescal et d’autre part, l’orchestre d’Harmonie qui constitue une classe de pratique collective intégrée au conservatoire. Son chef de musique est Camille Jarrety, professeur de trompette au conservatoire.
L’Orchestre Symphonique de haute Auvergne (OSHA) a vu le jour en 1990 à l’initiative d’Annie Gentilhomme. D’abord appelé «Ensemble Pierre Crémont », il est composé de jeunes, d’adultes et de professeurs du Conservatoire de Musique et de Danse. Toujours présidé par Annie Gentilhomme, sa cheffe d’orchestre est Anne Launois.
L’Ensemble Vocal d’Aurillac a vu le jour en décembre 2007 sous l’impulsion d’Anne Launois, professeure au conservatoire et toujours cheffe de chœur de l’ensemble.